Le beurre Bretel... le meilleur du monde!

 

   L'orientation de l'industrie beurrière vers le commerce international va engendrer l'expansion rapide de l'entreprise. Installés définitivement à Valognes en 1871, les transactions avec la maison LOVELL et CHRISTMAS de Londres permettent d'augmenter considérablement le chiffre d'affaires. Des relations familiales renforcent les échanges puisque la fille d'Adolphe Bretel, Marthe, passe plus d'un an dans cette famille.

   La très bonne qualité de la fabrication, le sérieux de la gestion contribuent rapidement à la promotion extraordinaire de la laiterie des frères Bretel. L'exportation du beurre salé, conservé dans des boîtes de der, donne une renommée mondiale: Brésil, Japon, Extrême-Orient et toutes les Colonies Françaises. Le renom est rehaussé par l'attribution de médailles d'or ou d'argent dans de nombreuses expositions: Paris (1878, 1889, 1900), Dublin ( 1884), Moscou (1891), Chicago (1893), Hanoï (1902)...

   En cette fin de XIXème siècle, chaque valognais avait un parent ou un ami travaillant dans l'entreprise. Grâce aux possibilités d'emplois offerts aux femmes, on note même une nette diminution du nombre d'enfants abandonnés!  En 1902, avec la Caisse Mutuelle de Retraites et la Constitution d'un fonds de réserve pour en assurer la validité, on voit apparaître un début de protection sociale.

   " A Valognes, la grande industrie beurrière de la Normandie est représentée par Messieurs Bretel frères. Une visite à leur vaste et magnifique usine, qui est comme une des curiosités industrielles éminemment intéressantes, impose une admiration qui se conçoit sans peine..." (La Presse Industrielle - février 1897)

   Deux bateaux, le "Bretel-frères" et le "Deux-Frères" appartiennent à l'entreprise et assurent le transport maritime vers Le Havre et Londres. Trois autres steamers viendront ultérieurement compléter la flotte.

   La beurrerie établie sur 4 hectares, la plus grande partie en bâtiments, emploie une force motrice de 350 chevaux et reçoit de puissantes dynamos, une énergie électrique de 20 000 watts. On y employa jusqu'à 260 ouvriers et ouvrières.

   Un convoi routier, sous forme de "train Renard", sillonne même les routes pour gagner du temps dans la collecte de la matière première. La firme s'agrandit progressivement en achetant des laiteries à Quettehou, Sideville, Valcanville, Chiffrevast et Vire. En 1913 Adolphe décède. Eugène continue seul l'exploitation jusqu'en 1933, date de la reprise de l'usine par son neveu, Raoul Ledoux. Mais après 1944, la vieille firme Bretel sera contrainte de passer sous contrôle des sociétés Gloria puis Bernier. L'usine de Valognes est maintenant fermée mais celle de Briquebec fabrique encore du lait en poudre.

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