Dans la plupart des civilisations antiques, un seul nom servait à désigner
l’individu. Ce nom restait attaché à la personne de sa naissance à sa mort,
sans être toutefois héréditaire.
Seuls les Romains utilisaient un système de trois noms : le
prénom,
le gentilice
(nom du groupe de familles), et le
cognonem
(surnom devenu nom de famille). Cependant, les gens du peuple ne portaient
en général que deux noms : le
prénom et le
cognonem.
Avec l’expansion romaine, le système à trois noms s’est étendu sur tout
l’Empire, et notamment la Gaule.
Les invasions barbares du Vème siècle détruisent l’Empire romain
d’Occident et font disparaître le système à trois noms de la Gaule. En
effet, les populations adoptent alors la coutume des vainqueurs, qui était
la leur avant l’arrivée des Romains. Ils ne portent désormais qu’un nom
individuel, qui ne se transmet pas d’une génération à l’autre. Ce système va
perdurer jusqu’au Xème siècle.
C’est effectivement au Xème siècle que le processus de création des
noms de famille s’amorce. Face aux problèmes engendrés par un trop grand
nombre d’homonymes, du fait de la hausse de la démographie, le nom
individuel est peu à peu accompagné par un surnom. Avec l’usage, ce surnom
tend à devenir héréditaire. Ce phénomène se rencontre d’abord parmi les
familles nobles, puis s’élargit à l’ensemble de la population à partir du
XIIème siècle.
A partir du XVème siècle, un long processus de fixation des noms de
famille se met en place. Par ailleurs, le pouvoir politique s’intéresse au
problème et réglemente progressivement l’existence des noms de famille.
En 1474, Louis XI interdit de changer de nom sans une autorisation
royale.
En 1539, François Ier promulgue l’ordonnance de Villers-Cotterêts.
Celle-ci rend obligatoire la tenue de registres d’état civil. Cette tâche
est confiée aux curés, le Clergé constituant la seule « administration »
présente dans tout le royaume. En fait, la décision royale officialise et
généralise une pratique déjà en usage depuis le siècle précédent,
principalement dans les villes.
Avec la Révolution française, la tenue de l’état civil quitte le
cadre de la paroisse. Elle passe désormais dans les attributions de l’Etat
et se fait à la mairie de chaque commune.
La loi du 6 fructidor de l’an II (23 août 1794) interdit de porter
d’autre nom et prénoms que ceux inscrits à l’état civil. Cependant, le
Conseil d’Etat peut autoriser un changement de patronyme dans des cas
particuliers.
En 1870, l’apparition du livret de famille fige définitivement
l’orthographe de tous les patronymes. |
Les
Germains semblent avoir leur origine en Scandinavie du Sud. C’est sans doute
une détérioration climatique qui conduisit les premiers Germains à la
rencontre des civilisations classiques. Au début du premier millénaire avant
J-C, ils s’étendent sur toute l’Europe, et occupent en particulier les
plaines de l’Allemagne du Nord, entre le Rhin et la Vistule.
En 102-101 avant J-C, ils pénètrent en terre romaine, mais, vaincus
par Marius et César, ils sont finalement contenus hors des frontières de
l’Empire. Ils tentent à nouveau de les déborder à partir du IIIème siècle,
mais ce n’est qu’aux IVème et Vème que les invasions germaniques s’étendent
sur toute l’Europe occidentale romanisée. Divers états barbares, notamment
celui des Francs en Gaule, se constituent.
Il semblerait que ce soit au Ier siècle après J-C que les Romains
aient dénommé Germains les peuples installés à l’est du Rhin, le mot
germanus ayant, entre autres significations, celui de voisin.
Nom de famille : GERMAIN - Ce nom français qui correspond au
catalan Germà, peut avoir deux significations. Soit il s’agit du nom de
baptême Germanus (indiquant au départ une origine ethnique), soit du nom
commun germanus (= frère). A l’époque des croisades, où l’aîné partait pour
les lieux saints, le cadet se voyait souvent attribuer le surnom de germain
pour le reconnaître comme nouveau responsable familial.
Le nom de famille GERMAIN est répandu, particulièrement en
Normandie. La plus ancienne trace que j’aie retrouvée de nos ancêtres
portant ce patronyme remonte à la fin du XVIIème siècle, dans les registres
paroissiaux de la petite commune de Fresville, tout près de
Sainte-Mère-Eglise, à 15 km au sud-est de Valognes. La naissance de ce plus
ancien aïeul connu de la lignée Germain coïncide approximativement avec
l’avènement de Louis XIV.
Son fils Jacques, né vers 1681, appelé par son maître «
Saint-Germain », travaille au service du Chevalier de Boisandré, Chevalier
de l’Ordre Militaire de Saint Louis.
Le premier des 5 Charles successifs est vraisemblablement le
dernier des Germain à résider à Fresville où il décède en 1902, après une
présence de nos ancêtres de plus de deux siècles dans cette commune.
Charles, son fils aîné, s’installe à Flottemanville-Bocage, et son
petit fils, Charles, vient habiter rue du Bourgneuf à Valognes.
Fresville, centre
d'un monde restreint pour nos aïeux...
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